Revue des lectures
[Anonyme =CHARLES BOURDIN] 15 juillet 1914 "Les Romans" [...] Les Caves du Vatican n'obtiendront pas la même diffusion. Mais l'influence sera-t-elle moins profonde ? M. André Gide est considéré comme un maître dans certains cénacles, auxquels il distribue de concert avec quelques autres, les grands plaisirs esthétiques. Au surplus, il est protestant, individualiste, nietzschéen, grand amateur de lettres exotiques Naguère, à la suite de la publication d'un de ses ouvrages, le bruit courut qu'il se convertirait. Mais le roman d'aventures, la sotie qu'il appelle Les Caves du Vatican et qui a paru dans la Nouvelle Revue Française déjoue ces prévisions. Dès lors, nous ne pouvions plus nous taire, écrit Henri Massis dans le magnifique article que publie L'Éclair du 22 juin dernier : il fallait mettre à nu cette âme où maints jeunes hommes cherchent à se connaître et qui ne dispense que les plus dangereux sortilèges. Et le courageux critique voit dans Les Caves du Vatican ´une dérision du catholicisme, la plus salissante qu'on ait jamais tentée ; une virulente satire où la frénésie protestante de M. Gide défigure et salit notre croyance, avec une perversité pleine de contention, auprès de quoi celle d'Anatole France nous semble toute ingénue Chez M. Gide, continue-t-il, le goût du pervers est le principe de son esthétique Il est le dilettante de l'immoralisme Je ne trouve guère que chez Oscar Wilde une aussi froide corruption Ce jugement suffit à fixer nos lecteurs sur cet ouvrage et cet auteur. Certains esthètes en raffolent : les catholiques les proscrivent avec rigueur et les condamnent sans merci. Numérisation : Jacques Cotnam, pour Gidiana, février 2001. |
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