Georges Petit, La Revue nouvelle, n° 1, 15 décembre 1924, p.30.
Repris dans le BAAG, n° 46, avril 1980, p. 240.
Numérisation pour l'Atag : Daniel Durosay, janvier 1997.
De manière à faciliter la référence lors d'une réutilisation, la pagination de l'édition originale dans le BAAG est restituée par l'indication des chiffres de page entre crochets droits, sur le modèle :
[5] par exemple, placé au début de la p. 5.
Ce petit livre n'est point fait pour ajouter au mérite de l'auteur des Nourritures terrestres. On s'en fût aisément passé. Durant cent quatre vingt trois pages (il est juste d'ajouter qu'elles sont d'un petit format), M. Gide s'essaye à nous prouver, en discours alternés, que l'homosexualité est antérieure à l'hétérosexualité et, bien plus que celle-ci, un instinct très naïf et primesautier -- j'emploie, à dessein, les expressions de l'auteur. Outre que le sujet de ce petit ouvrage est d'un bien mince intérêt, la théorie est, pour le moins, discutable, encore que pour nous mieux convaincre, sans doute M. Gide la renforce par des exemples nombreux. Mais M. Gide n'en est pas à un paradoxe près.
Toutefois j'estime que quand on a écrit un livre tel que La Symphonie pastorale, dont certaines pages comptent parmi les plus magnifiques dont puisse s'enorgueillir la littérature française, on a mieux à faire ensuite que de traiter des futilités comme celles dont nous entretient M. Gide tout au long de son Corydon. Quant à l'indignation, je ne crois pas que ce livre en ait provoqué chez ses lecteurs, mais bien plutôt quelques haussements d'épaules.
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