Courrier Français
[1909][Anonyme]
André Gide : La Porte étroite. In-18;
254 pp. ; 3 fr.50. Mercure de France, Paris, 1909 — Ce roman, qui
est, en réalité, un essai de psychologie introspective
et qui eût pu être aussi bien, et plus justement peut-être,
intitulé la Victoire sur soi-menu, nous offre enfin le chef-d’œuvre
d'écriture pure et de pensée très subtile et
très concentrée que l'on attendait de l’auteur des
Cahiers d’André Walter et des Nourritures terrestres. Après
Hermann et Dorothée, voici la fleur la plus fine, la plus
rare de l’esprit protestant qu’on est trop porté, et pour
cause, à soupçonner sec, maussade, terne et secrètement
égoïste… Alissa, héroïne exquise et qui
demeurera, sacrifie sa jeunesse, son amour, sa vie même, parce
qu'elle répugne aux félicités par trop pratiques,
c'est-à-dire trop facilement obtenue et trop « sur
mesure » qui enserrent l’âme et l’étouffent.
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