Revue non identifiée
3 mai 1945
Shakespeare chez Molière
La traduction d’Antoine et Cléopâtre n'est pas celle qu'André Gide
avait faite jadis pour Ida Rubinstein. Celle-ci joua le principal rôle à l'Opéra
en 1920, cependant qu'à ses côtés de Max incarnait Antoine. Les répétitions aux Français commencèrent
cet hiver à l'époque des plus grands froids. Il fallait le souffle
génial de Shakespeare pour soutenir les comédiens transis, et Marie
Bell, comme Aimé Clariond, jouaient drapés dans de grands manteaux
empruntés au magasin de costumes. Ces difficultés ne furent pas les seules que le metteur en scène Jean-Louis Barrault eut à surmonter : les tissus commandés à Lyon n'arrivaient pas, quelques détails entravaient à tout instant la réalisation d'un costume ou d'un décor... dont la perfection fut applaudie le soir de la générale.
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