| Ces cahiers sont le journal d’un jeune homme de seize à vingt ans, en proie à toutes les agitations de cette période critique de la vie où l’adolescent devient homme. André Walter se raidit contre les sollicitations des sens ; il se réfugie dans des amours intellectuelles, dans la musique, la littérature, les spéculations philosophiques, dans l’orgueil de sa valeur comme être sensible et pensant et dans l’anticipation d’une renommée d’écrivain, bientôt dans le rêve et l’hallucination. L’ensemble est quelque peu décousu, mais nombre de morceaux sont remarquables par la pénétration de l’analyse intime, par l’acuité des sensations et de ce qu’on peut appeler les vibrations d’âme, par la couleur et l’ingéniosité du style. Les jeunes gens liront les cahiers d’André Walter pour y retrouver fixée l’expression suraiguë de leurs propres émois. Ces cahiers intéresseront aussi les lettrés, curieux de se renseigner sur l’orientation des jeunes esprits, sur ce mouvement de réaction contre le naturalisme qui aboutit à la dissolution de la réalité dans le rêve et confine à l’hallucination morbide.
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