[…] Et, comme nous avions feuilleté ce volume, tout en pensant à l'au-delà frissonnant de ces choses, un hasard mettait sous nos yeux les Cahiers d’André Walter, publiées il y a quelques mois à la librairie Perrin. Ce Walter est une sorte de demi-fou — incestueux avec honnêteté et mystique avec indépendance.

Penché sur le vertige du son moi — il a noté les moindres bonds de son âme immaîtrisable. Il se pourrait que cette analyse fût véridique, car l'ironie en est absente. Avec des vers — des vers parfois très beaux et très singuliers, avec des blasphèmes, avec des rêves sombres ou joyeux, de très jolies et très coupables dépravations d'esprit et des images de fièvre, avec d'étonnantes lacunes cérébrales, et des intuitions plus singulières encore, et — de ci, de là, le vain, le douloureux effort d'être gai, les « Cahiers de Walter » donnent fort bien l'impression d'une folie moderne chez un jeune homme très doux, très religieux et surtout très littéraire. Bien que le livre ait paru sans nom d'auteur, il se pourrait qu'il eût été remanié par un de nos confrères, — car l'écriture n'en est point commune. […]