Les Cahiers sont d’une lecture fatigante et dangereuse. Ils constituent le journal intime d'André Walter, jeune protestant de vingt ans, mort l'année dernière d'un chagrin d’amour. Walter avait une âme honnête et voulait rester pur. Mais cette pauvre cervelle, pleine d’incohérences et de rêveries, en proie aux panthéistes, à Spinoza, à Schopenhauer, ne pouvait lutter contre la passion obsédante. De page en page monte la folie, submergeant la raison. Tout sombre enfin dans une fièvre cérébrale qui emporte Walter. Hors de l’Eglise, point de salut, même pour la raison et le cœur.

Mais était-il besoin de publier ces tristes [mot illisible] qu’il eût fallu jeter au feu ? A quoi bon révéler à tout venant ces larmes, ces cauchemars, cette folie, cette boue.